Puisque le spectacle de Samedi à 15h approche à grands pas, nous avons consacré une grande partie de la matinée à monter les reportages que vous retrouverez pendant l’émission.
Mais nous étions avides de connaître encore d’autres histoires, d’autres personnes, alors, micro et enregistreur à la main nous sommes allés au centre « Fedasil » sur les hauteurs de Herbeumont. Nous avons parlé avec Maggie une jeune résidante qui espère pouvoir reprendre un jour ses études de gestion de l’environnement. Avec elle, autour de sa table à manger, la discussion a été aussi pudique que forte. Parfois, ne pouvant répondre que par des sourires gênés, elle nous faisait confiance pour comprendre ce qu’elle avait à nous dire.
Ces sourires, Marie les connait bien, elle est accompagnatrice sociale dans le centre Fedasil Herbeumont. Elle nous a expliqué la frustration que peut créer ce métier dans lequel le seul pouvoir que l’on a est d’être une oreille, une présence. Bien sûr, ce pouvoir est déjà immense et elle sait qu’elle aide les habitants. Elle les aime tous et les suit quotidiennement dans cette attente interminable.
Puis, elle nous a fait rencontrer Yassine, une jeune maman à la joie de vivre resplendissante. Elle est de ces surprises, de ces lumières que l’on rencontre dans une vie. Cette femme a traversé avec son compagnon des pays entiers, la mer méditerranée alors qu’elle était enceinte. Elle nous a expliqué ce qu’elle a ressenti lorsque le bateau de pêche qui la transportait elle ainsi que cinquante autres personnes s’est perdu en mer pendant trois jours sans eau, sans nourriture et avec un capitaine évanoui. Les mots pourtant ne peuvent décrire une situation telle, nous étions là, assis face à elle, la gorge nouée, à l’écouter, essayant de comprendre, d’imaginer. Et elle, souriante, nous disant qu’elle est heureuse d’être en vie, qu’elle se sent miraculée. A son jeune âge, elle sait déjà qu’elle devra composer avec ces images, cette souffrance en tête, et ce, pour le reste de sa vie. Et pourtant, elle retire déjà des leçons de ce qu’elle appelle « cette aventure ». Pour elle, il s’agit d’une épreuve, après laquelle on peut seulement savoir si l’on a été courageux. Le courage, nous l’avons perçu en chacun d’eux. Il s’agit des rencontres radiophoniques les plus bouleversantes que nous ayant faites et notre équipe parle beaucoup de ces histoires, de ces figures, pour extérioriser, tant les émotions sont d’une puissance extraordinaire. Alors, pensant à ceux qui travaillent avec les habitants et, évidemment, aux habitants eux-mêmes, nous ne pouvons qu’être admiratifs de leur force mentale et de leur courage.
Romuald Collinet est arrivé avec ses marionnettes et son théâtre d’ombre pour, notamment, proposer une animation dans le centre. Les enfants étaient au rendez-vous, heureux de voir Polichinelle leur serrer la main. Nous-même semblions avoir leur âge en voyant le personnage s’animer, faire des bêtises. Ensuite, derrière une grande toile, les enfants ont joué de leur ombre pour créer des situations et des rires chez leurs camarades.