A Constanța, au bord de la Mer Noire, une atmosphère plus étouffante car plus humide alourdissait nos pas vers les locaux de l’Alliance Française AF Constanta où nous avons rejoint nos nouveaux radiophiles. Nous avons fait connaissance avec cette dizaine de jeunes Roumains et Roumaines francophones dont le niveau de langue nous a, encore une fois, surpris.
Après de brèves présentations et un tour d’horizon des passions de chacun, ils s’en sont allés pêcher les sons qui les entouraient, les voix qui font la rumeur de la ville. Parce que les murs des locaux et les grilles de sa cour sont un espace bien trop restreint pour un groupe d’oreilles curieuses, nous avons marché jusqu’au Parc Tomis II. Les enregistreurs ont navigué entre la fontaine et les tables sur lesquelles s’abattaient des cartes, des dés et autres dominos. Ces parties de jeux, autour d’un foyer communautaire, sont des moments de vie incontournables et animés pour les retraités, donc des sources de formidables prises de son. Les retraités, comme partout, curieux et bavards, ont offert à nos élèves leurs premières interviews.
L’après-midi, les jeunes gens ont pu écouter ce qu’ils avaient enregistré avant d’établir un programme de rencontres et de dérives sonores, projeté par leurs envies et leur regard sur Constanța. Puis, comme un avant-goût pour demain et une manière pour nous de mieux les connaître, nous voulions les interviewer, encapsuler leurs paroles sur leur ville, leur jeunesse, leur vie.
Benjamin Boucher