Avec nos francophones fous de radio, les enregistreurs ont continué à chauffer, tout comme ce soleil toujours plus écrasant. Pour s’en protéger, le groupe des plus jeunes a glané des sons au pied des arbres du grand parc Crâng. Ils ont été rejoints par de nouveaux participants dont le visage, pris entre les coussins du casque, s’est illuminé à l’écoute des voix et des bruits. Aux quatre coins du parc, scénario en main, ils ont récolté de quoi construire leur histoire. Ils ont également commencé à enregistrer leurs premières scènes dialoguées. Leur maîtrise du français est saisissante, à tel point qu’ils font chanter notre langue sur leurs cordes vocales !

Les plus grands se sont, eux, réfugié dans les murs épais du musée de Buzău. Avec Daniel, muséographe, nos reporters ont voyagé dans le temps et ont découvert les différentes époques de leur ville. Ils ont ensuite pu lui poser les questions qu’ils avaient scrupuleusement écrites.

Ce groupe s’est ensuite faufilé dans le théâtre de Buzău qui se trouve dans la même enceinte pour interviewer deux membres du groupe qui y sont bénévoles. Dans un français très clair, elles nous ont expliqué, assises sur les planches, leurs missions et leur passion.

L’après-midi, nous n’avons pu nous empêcher de reprendre un micro pour nous entretenir avec le professeur Dinu qui enseigne le français et l’italien dans le collège qui nous accueille. Cet amoureux de la littérature française, agrémente ses discussions de vers de Molière, de phrases de Pagnol et de strophes de Mihail Eminescu. Dans cet échange que l’on aurait aimé sans fin, il aborde sa rencontre avec le français, le passé politique de son pays et sa carrière d’enseignant qui touche à sa fin, sans que s’éteigne sa passion pour l’éducation aux belles lettres.

Benjamin Boucher