L’humain apprend aussi vite qu’il oublie. L’année dernière nous avions acquis une organisation époustouflante au cours des trois semaines de notre première édition. La semaine dernière nous avons été surpris par l’inertie des temps de préparation. Nous avions terminé à la hâte l’installation de notre spectacle. Ainsi, durant cette aventure à la découverte de la Ville de Bogny sur Meuse, nous n’avons cessé de prendre de l’avance sur notre travail, d’organiser encore mieux nos rendez-vous. Alors, hier nous avons commencé l’installation. En espérant qu’aujourd’hui nous n’ayons pas à courir dans tous les sens pour régler des problèmes impromptus. L’humain oublie mais réapprend rapidement.

En ce vendredi nous avons finalisé nos montages, trié nos photos. Nous sommes allés prendre des photos d’illustrations qui nous manquaient. C’était l’occasion de faire une petite balade dans les rues de cette ville, qu’auparavant nous avions tous traversée mais que jamais nous n’avions visitée. Nous avons également pris du temps en solitaire pour écouter les reportages que nous n’avions pas encore entendus.

Nous avons été touchés par cette ville, par ses habitants. D’abord elle nous a interloqués car bien différente de ce que nous avions connus. Elle est habitée par des oppositions, des oxymores qui la rendent tendre. Elle est une cité ouvrière, bercée par le bruit des grandes fabriques mais enclavée dans une vallée verdoyante, calme et sauvage. Ses habitants fiers et courageux sont tels les arbres poussant incroyablement sur les pans de roches. Ils nous ont accueillis avec une pudeur chaleureuse. Il a fallu du temps pour s’intégrer, pour s’immiscer dans ces valeurs, dans ce paysage aussi assommant que libérateur.

Crédits photo : Zegger Picture (1) – Benjamin (2)